Celtique ?
Vos questions / Nos réponses
Cet espace réunit les questions et remarques des visiteurs collectées dans le livre d'or ou par les médiateurs lors des visites commentées de l'exposition CELTIQUE ? .
Les équipes du musée de Bretagne vous apportent ici réponses et précisions.
Notre réponse :
Pour construire le propos de cette exposition, nous avons en effet choisi de partir d’une première définition : l’adjectif « celtique » se rattache aux Celtes et les Celtes renvoient avant tout aux populations de l’âge du Fer. Nous avons cherché à comprendre pourquoi et en quoi la Bretagne était si celtique, comme l’environnement contemporain nous le donne à voir. Quel est le lien entre la Bretagne, tout au long de son histoire, et ces premiers Celtes? Une réalité est apparue rapidement : il n’y a pas de filiation directe entre les faits culturels d’aujourd’hui et ceux des populations de l’Antiquité. Le celtisme en Bretagne s’est construit grâce à d’autres vecteurs : si le breton est bien une langue celtique et a contribué à la création d’une culture particulière, des motivations diverses, politiques, stratégiques et surtout culturelles ont abouti à la construction d’une identité celtique de la Bretagne, notamment dans son rapprochement avec les autres nations et régions celtiques. Aujourd’hui, il y a donc plusieurs définitions possibles pour cette culture celtique.
Notre réponse :
le parcours de l’exposition a impliqué des choix qui ne nous ont pas permis de développer l’ensemble des thématiques initialement envisagées. Le celtisme comme objet de recherche en Bretagne faisait bien partie de nos souhaits mais nous n’avons pu l’évoquer que par des aspects plus limités : l’Académie celtique créée en 1805, la figure d’Anatole le Braz présente dans l’exposition (créateur en 1911 du Diplôme d’études celtiques à l’université de Rennes, rénové depuis en 2012), la Revue celtique d’Henri Gaidoz en 1870, ou bien plus tard les recherches de Donatien Laurent, grâce à l’extrait enregistré de la Gwerz Skolvan, dont il a démontré la proximité avec le livre noir de Carmarthen, manuscrit gallois du 13e siècle. L’apport de la revue Etudes celtiques éditée depuis 1936 est bien-sûr essentiel à la compréhension de la culture celtique dans son ensemble. Le musée s’est par ailleurs entouré de chercheurs et d’enseignants pour élaborer le propos de l’exposition, issus de l’université Rennes 2, du Centre de Recherche Bretonne et Celtique de Brest ou du laboratoire AOrOc (CNRS).
Notre réponse :
Notre intention était de montrer ce pan moins connu de l’histoire du celtisme, à savoir les tentatives assez brèves d’appropriation des idées celtiques par les militants nationalistes bretons durant la seconde Guerre mondiale. Tout en fantasmant sur l’Irlande et la Celtie, ils se tournent en effet vers le fédéralisme européen, avant de regarder vers l’Allemagne.
Bien-sûr des objets peuvent être marquants, comme le brassard, mais ce mouvement ne rencontra pas d’écho populaire et en aucun cas le Musée de Bretagne ne généralise le phénomène de la collaboration à l’ensemble des Bretons de cette période.
Par ailleurs, l’apparition d’idées nationalistes dans l’Entre-deux-guerres n’est bien-sûr pas spécifique à la Bretagne, il y en a eu partout en France.
Notre réponse :
En dépit du succès indéniable de ces œuvres, l’authenticité de ces écrits a en effet rapidement fait débat après leur publication. Ce sont les méthodes de travail de ces érudits, aujourd’hui mieux connues par les travaux de recherche, qui en sont la raison.
Comme d'autres collecteurs de leurs temps, ces auteurs ont collecté, puis retravaillé, la matière brute des poèmes et chants populaires avant de les livrer à un public majoritairement savant.
Grâce notamment aux travaux de chercheurs contemporains sur le sujet, comme Donatien Laurent sur le Barzaz Breiz, cette matière issue de chants et traditions orales est aujourd'hui entrée dans le patrimoine littéraire des territoires dont elle est issue.
Votre réaction :
On ne peut pas évoquer Mac pherson et Th VLM sur le même plan ! Vous ne répondez pas du tout correctement à la question posée !!! Ossian est un faux, les collectes de TVM sont vraies (Et arrangée, oui, c'est l'époque). Et "en dépit de leur succès" mais cela n'a rien à voir. 1 faux et 1 vrai (arrangé pour plair au lecteurs de l'époque) peuvent avoir du succès. C'est ce succès qui à fait s'interroger les érudits de l'époque car ces ouvrages ont été, ui, fameux et populaires. Le succès de ces publications est une chose, leur véracité ou leur fausseté une autre. Et le cartel fait se poser des questions sur votre intégrité et honnêteté intellectuelle
Nos précisions :
La démarche du Barzaz Breiz s'inscrit dans le vaste mouvement d'intérêt pour les traditions populaires de l'Europe, qui commence au 18e siècle avec la publication des poésies d'Ossian par Macpherson. C'est le lien principal entre ces œuvres.
Un point commun est également la méthode de recherche, comme évoquée dans la réponse précédente, et la présentation dans ces œuvres de la filiation directe entre traditions orales collectées entre la fin du 18e et le début du 19e siècle et civilisations lointaines : le 3e siècle pour le barde Ossian, l'expression de l'enseignement druidique ou le haut Moyen Âge notamment pour certains chants du Barzaz Breiz.
Macpherson déclare qu’il a collecté des chants populaires dans les montagnes et les îles écossaises et compris qu’il s’agissait de fragments d’une épopée antique. Il l’a, dit-il, reconstituée et traduite du gaélique en anglais. Aujourd'hui en effet la provenance antique de cette matière n'est pas avérée.
De même, nous ne disons pas que les collectes de La Villemarqué sont fausses, elles ont bien évidemment été menées, les chants ont bien servi de base au travail de l'auteur. Quant au contenu, les correspondances entre passé et présent sont particulièrement marquées dans le Barzaz Breiz, entre Armorique et Bretagne ou entre barde et prêtre par exemple, La Villemarqué cherchant à prouver l'ancienneté et la continuité de la poésie chantée en Basse-Bretagne. Mais si le chant Ar Rannou (Le druide et l'enfant) par exemple, n'est sans nul de caractère ancien, il n'est aujourd'hui pas possible d'attester que ce type de chant répétitif, à caractère pédagogique, largement répandu en Europe, remonte aux druides de l'âge du Fer, dont les pratiques sont encore d'ailleurs si peu connues aujourd'hui
Notre réponse :
Les contours sur la carte ne dessinent pas une "frontière administrative". Nous avons souhaité mettre en é les principales zones d’installation de populations bretonnes dans la péninsule armoricaine d’après les sources écrites, comme l’indique la légende.
Cette carte fonctionne avec sa voisine qui s'appuie sur les données archéologique issues des premiers travaux du Projet collectif de recherche (Inrap-Cnrs-CReAAH-Université Rennes 1…) « Formes, natures et implantations des occupations rurales en Bretagne du IVe au XIe s. ».
Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’objets attestant des relations similaires en Loire-Atlantique, c’est tout simplement qu’ils n’ont pas encore été trouvés par les archéologues ou que les données ne sont pas encore disponibles.
Notre réponse :
L’identité celtique de la Bretagne s’exprime aujourd’hui sous de multiples formes : foisonnement et récupération tous azimuts d’images, de concepts… Le souhait du musée a été d’expliquer ces phénomènes contemporains à partir de l’environnement familier de nombreux Bretons et visiteurs de passage et d’en retracer la construction.
Nous assumons l’utilisation d’un fil rouge humoristique lié aux clichés bretons car, qu’on le veuille ou non, ils existent… En questionnant le public sur ses représentations, l'exposition a pour but de donner à voir de manière simple un sujet complexe.
Notre réponse :
En janvier 1966, Alan Stivell commence à chanter et lance un nouveau mouvement musical. Il est l’initiateur d’un deuxième revival, puis, jusqu’à nos jours, son promoteur sur la scène internationale. Il écrit et compose, mais aussi actualise des thèmes traditionnels avec de nouvelles sonorités contemporaines. Peu à peu, de nouveaux musiciens et artistes ont suivi sa démarche (et celle de Glenmor, pour Gilles Servat).
Le concert d’Alan Stivell à l’Olympia en février 1972 est le révélateur d'un nouveau mouvement pour le grand public local et international, suscitant notamment les nouveaux festoù-noz (avec des groupes comme les Diaouled ar Menez). Festivals et maisons de disques se multiplient.
Notre réponse :
Pour répondre, nous vous renvoyons vers des ouvrages et articles qui permettent d'aborder cette question dans toute sa richesse et sa complexité :
- Frank Tétart, Nationalismes régionaux. Un défi pour l'Europe, Paris, De Boeck, 2009
- Patrick Le Galès et Christian Lequesne (dir.), Les paradoxes des régions en Europe, Paris, La Découverte, 1997
- Tudi Kernalegenn et Romain Pasquier, " Les régions contre l'État ? Capacité politique et fragmentation territoriale en Europe ", Droit et société, n° 98, 2018/1, p. 71-89.
- Nicolas Michel, Breizh. La Bretagne revendiquée, Morlaix, Skol Vreizh. 2012.
- Le mouvement breton au miroir de son historiographie, Sébastien Carney, journals.openedition.org/abpo/3300
Notre réponse :
Le gouren – dont les origines sont attestées dès le Moyen Âge – est présenté par ses adeptes comme un héritage celtique. Cette forme de lutte aurait traversé les siècles en changeant quelque peu mais en conservant certaines de ses spécificités. Ses acteurs évoquent l’hypothèse d’un métissage entre les apports des Bretons insulaires, fuyant l’invasion de leur territoire par d'autres peuples comme les Saxons, au haut Moyen Âge, lors des migrations bretonnes, et un style armoricain préexistant– dont aucune trace n’a été dévoilée à ce jour.
Ces parentés celtiques sont confortées par le fait que des luttes qui se jouent uniquement debout – le combat ne se poursuit pas au sol – et à la ceinture – les saisies avec les mains sont autorisées uniquement au-dessus de la ceinture – existent encore de nos jours dans d’autres régions celtiques que la Bretagne. La lutte de Cornouailles britannique est en effet une forme ressemblante.
Au cours de l’entre-deux-guerres, une bascule s’opère. Face aux représentations dévalorisantes véhiculées au sujet des Bretons, et plus largement de la culture rurale et paysanne, Charles Cotonnec (1876-1935), médecin à Quimperlé et barde du Gorsedd de Petite Bretagne, s’attache à revaloriser la pratique de la lutte en cherchant à l’accommoder à la modernité. En 1930, il crée la Falsab (Fédération des Amis des Luttes et Sports athlétiques bretons) et instaure un fonctionnement inspiré du mouvement sportif : le jeu traditionnel devient un sport. Depuis, le gouren est devenu un sport fédéré par la Fédération de gouren à partir de 1980.
La richesse de cette lutte réside alors dans sa capacité à faire évoluer ses rites et ses pratiques jusqu’au 20e siècle. Elle est évoquée dans la vitrine consacrée à l'interceltisme.
(Source : https://bcd.bzh/becedia/fr/le-gouren-une-tradition-moderne)
Notre réponse :
Si leurs implantations sont géographiquement voisines en Europe, Celtes et Vikings renvoient à des peuples et des chronologies différentes. Avec les Germains, ces peuples ont souvent incarné à différentes périodes un passé « barbare » de l’Europe, longtemps opposé aux civilisations classiques méditerranéennes des Grecs et des Romains.
Les Celtes renvoient principalement aux populations ayant peuplé l'Europe à l'âge du Fer, des environs de 800 avant notre ère au 1er siècle avant notre ère (pour ce qui est de la Gaule : jusqu'à la conquête romaine) mais une part de la civilisation celtique continue à se développer dans les Iles britanniques (Irlande, Ecosse) jusqu'au Moyen Âge central ; les Vikings (ou "Normands"), renvoient à des peuples d'origine scandinave, ayant vécu principalement du 8e au 11e siècle.
Les Celtes des Iles britanniques ont donc connu les expéditions scandinaves. Des contacts culturels ont donc existé.
A partir de la fin du 18e et du 19e siècle, la redécouverte des racines des peuples européens par les élites intellectuelles ont doté ces civilisations, comme les Germains, d'un caractère romantique : c'est ce point commun que nous avons notamment retenu comme exemple dans la conclusion, pour souligner que le processus de construction intellectuelle de l'identité celtique de la Bretagne n'était pas un phénomène unique : Les Vikings ont fait aussi l'objet d'une reconsidération à partir du 19e siècle en Normandie, région qui les avait vu s'implanter à partir de 911 (Rollon et la naissance du duché de Normandie).
Notre réponse :
A partir du 12e siècle, des récits littéraires issus de traditions d'origine galloise sont consignés par écrit pour la première fois. Ils font référence pour partie à une culture celtique ancienne, à travers des références mythologiques et légendaires, pouvant provenir d'Irlande (non romanisée) et du Pays de Galles. La figure d’Arthur, chef militaire breton (de Grande Bretagne) et donc "celte insulaire", qui aurait vécu au début du 6e siècle, illustre l’union des Gallois, des Cornouaillais et des Bretons contre les Saxons, et apparaît au même moment dans la tradition littéraire.
Dès le 12e siècle, le cycle littéraire de la légende arthurienne est le plus connu des cycles de la « matière de Bretagne » (de Grande-Bretagne), relatant des faits bien antérieurs datés des 5e et 6e siècles et mettant en scène les Celtes brittoniques. Tout un ensemble de récits d’origines irlandaise et galloise, peu à peu christianisés et produits pour la classe chevaleresque, font perdurer des éléments de la mythologie celtique et des modes de transmission apparentés à la poésie bardique (les hauts faits héroïques renvoient aux valeurs et au culte de l’aristocratie guerrière celte) : aventures chevaleresques, quête de l’amour, éléments merveilleux hérités du légendaire celtique, inspiration religieuse : cette combinaison, notamment développée par Chrétien de Troyes, a une influence considérable au 13e siècle.
Un lien fort avec la Bretagne insulaire est affirmé : les légendes arthuriennes se déroulent dans le royaume de l'île de Bretagne, qui recouvre les territoires du centre, du sud et de l'ouest de la Grande-Bretagne actuelle ainsi qu'une partie non définie de la Bretagne continentale. Pour rappel à partir de 550 environ, le terme de Britannia qui désignait jusqu'ici la Bretagne insulaire désigne également l'Armorique, phénomène considéré comme un point d'aboutissement des migrations bretonnes et de la "receltisation" de l'Armorique après la période gallo-romaine.
Les souverains et leurs stratégies politiques visant à gagner le soutien des Bretons, de Guillaume le Conquérant à Henri II Plantagenêt, n’en sont pas restés étrangers et ont probablement contribué à modifier les récits originels. Les mythes celtiques font, au Moyen Age déjà, l’objet de récupérations politiques. Arthur représentait alors la figure d'un roi, plus ou moins avéré, mais paré de vertus : noblesse, force, sagesse, pouvant fédérer, unifier et sauver le peuple breton. Il s’agissait alors pour ses successeurs de réactiver ce symbole d’unité, de l’Angleterre à la Bretagne. (Le légendaire arthurien a été prisé par l’aristocratie féodale bretonne comme française, mais non spécifiquement utilisé pour valoriser le duché de Bretagne
Notre réponse :
Le même que prix que le secret de la recette de la potion magique de Panoramix.
Notre réponse :
Nous avons justement tenté de montrer en quoi ce modèle n'était plus aujourd'hui retenu par les scientifiques, notamment en vertu des découvertes archéologiques réalisée sur le sol européen ces dernières décennies : il faut d'avantage considérer de nombreux foyers de développement de la culture de la Tène répartis en Europe, plutôt que l'expansion d'une culture depuis un noyau originel situé vers l'Autriche actuelle comme cela était évoqué au 19e siècle. Au cours de la Tène (vers 450 av JC jusqu’à la conquête romaine), des migrations de populations celtiques gagnent progressivement l’Ouest de l’Europe et la façade atlantique (Iles britanniques, péninsule armoricaine, péninsule ibérique…), sans que l’on puisse mesurer la part de conquêtes ou d’assimilations lors de cette progression. Ce qui est sûr c'est qu'au 4e siècle avant notre ère, ces populations occupent une grande partie du territoire européen. L'audiovisuel permettant de comparer certains objets et productions matérielles met en parallèle des objets datés du 6e siècle av JC découverts sur le sol armoricain, qui ne sont donc pas postérieurs à d'autres découvertes faites à l'Est de l'Europe. L'Armorique appartient donc pleinement à l'Europe celtique de l'âge du Fer (mais pas plus qu'un autre territoire).
Notre réponse :
Les Celtes se reconnaissent des éléments de culture communs à travers l'Europe, dont des objets qu'ils s'échangent et qui circulent. Certains objets d'artisanat sont fabriqués en série, répandus et utilisés partout, de la République tchèque au Finistère. Ce n'est pas le cas de la céramique, par exemple, qui reste un objet de production plutôt régionale, mais le verre, oui. Il est typique de cette Europe celtique.
Alors que les Grecs utilisent le verre pour la vaisselle, les Celtes ou Gaulois en font des objets de parure. Apparu vers 1 500 avant J.-C. en Mésopotamie, le verre a d’abord été utilisé pour faire des perles et des petits récipients, et ce jusqu’à l’arrivée des Romains et le début de la technique du soufflage. Avant le 1er siècle avant J.C., les artisans tirent et filent le verre. Et au Ve siècle avant J.-C., au début du second âge du Fer, on voit apparaître un nouvel objet en verre : le bracelet. C’est une invention probablement typiquement gauloise, puisqu’on ne retrouve des bracelets en verre qu’en Europe à cette époque-là. Il y en a très peu en Italie, où son arrivée est plus tardive, et pas du tout en Egypte ou en Grèce. Mais en Gaule, en République tchèque ou en Allemagne, il y en a beaucoup.
Les premiers bracelets en verre qu'on voit apparaître, au Ve siècle avant J.-C., sont retrouvés uniquement dans les tombes princières celtiques. Mais ce luxe va se démocratiser petit à petit. Au IIIe et IIe siècle avant J.C., on retrouve davantage de bracelets en verre, dans davantage de tombes. Donc la production augmente. Les décorations des bracelets se développent, aussi : les Celtes travaillent sur des objets plus élaborés
Notre réponse :
C'est un personnage légendaire issu de la littérature médiévale galloise qui aurait vécu au 6e siècle de notre ère : quelques poèmes évoquent la légende de Myrddin, sorte de fou exilé dans la forêt écossaise, traqué par ses ennemis, connu ensuite pour ses dons de prophétie. Derrière ces récits se dessine une figure de la mythologie des Celtes, le fou pourvu de la puissance de voler et de vivre invisible dans les arbres. Myrddin est annexé pour la première fois à la légende arthurienne sous le nom de Merlinus, par Geoffrey de Monmouth : Les Prophéties de Merlin (vers 1135) mêlent aux éléments gallois traditionnels des inventions contemporaines au service de la politique normande, qui cherchait à s'appuyer sur les Celtes contre les Saxons. L'Histoire des rois de Grande-Bretagne ( vers 1130-1140) et la Vita Merlini (vers 1150) dotent Merlin d'une biographie plus complète, prise à diverses sources non homogènes et liée à la généalogie des descendants du Romain Brutus, ancêtre présumé d'Arthur. Enchanteur persécuté, Merlin a déjà les traits essentiels que lui donnera le poète Robert de Boron, dans son Merlin en vers, œuvre perdue, mais que nous connaissons néanmoins par le Lancelot-Graal. Merlin étonne par ses pouvoirs et ses prodiges ; il interprète les rêves, révèle la vérité, fait des miracles. Il protège et conseille les rois (Uterpendragon) et préside par ses enchantements à la naissance d'Arthur. C'est lui qui conseille à ce dernier la création de la Table ronde. L'enchanteur Merlin connaîtra une fortune littéraire considérable, jusqu'au dessin animé de Walt Disney ou aux superproductions cinématographiques contemporaines.
Notre réponse :
Il faudrait leur demander ! C'est une marque d'attachement des Bretons à leur région.
En effet, pas un concert, pas une manifestation, pas un match de football sans que le célèbre drapeau breton ne soit présent. On le retrouve même sur les plaques d’immatriculation. Pour autant, cette omniprésence cache une histoire qui, bien que relativement récente, est complexe. Il est créé par Morvan Marchal qui souhaite rompre avec le mouvement régionaliste traditionnel, en dotant en 1923 l’Emsav, le mouvement breton, d’un drapeau. C’est un geste politique fort qui permet en effet d’identifier visuellement la Bretagne tout en l’érigeant au rang de nation. Malgré sa création au 20e siècle, les neuf bandes horizontales symbolisent ainsi les 9 pays bretons datant du Moyen âge : noir pour le pays de Rennes, le pays nantais, le pays de Dol, le pays de Saint-Malo et le Penthièvre qui composent la Haute-Bretagne, blanc pour le pays vannetais, le Trégor, la Cornouaille et le Léon qui constituent la Basse-Bretagne. Quant aux hermines, elles sont un symbole traditionnel des ducs de Bretagne.
S’il est devenu aujourd'hui un élément du « kit identitaire breton », selon l'historienne Anne-Marie Thiesse, le Gwen Ha Du reste encore aujourd’hui un objet complexe, difficile à comprendre. Tantôt symbole de lutte, de revendication (on pense aux mouvements des années 1970, à la grève du Joint français, ou les événements de Plogoff) et affirmation "institutionnelle" de la région aux frontons des mairies.
C’est sans doute là la véritable force de ce drapeau : rassembler au-delà des contradictions…
Notre réponse :
Un "cliché breton" expliqué et mis en image par Bécédia : https://bcd.bzh/becedia/fr/episode-3-les-bretons-sont-tous-tetus